Logement social : Robert Libman, Thomas Mulcair et Justin Trudeau visés par des actions du FRAPRU

OLYMPUS DIGITAL CAMERAMontréal, le 24 septembre 2015 – Plusieurs dizaines de membres du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) ont visité, ce matin, à Montréal, les locaux électoraux du candidat vedette du Parti conservateur, Robert Libman, du chef du NPD, Thomas Mulcair, et du chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau. D’autres évènements sont organisés à Québec, où Steven Blaney et Gérard Deltell, les candidats vedettes conservateurs ont également été visés, Gatineau, Sherbrooke, Trois-Rivières, Rouyn-Noranda et Rimouski. Le FRAPRU terminera la journée, en participant à un grand rassemblement contre les politiques conservatrices, à 18h30, avant le débat des chefs à Radio-Canada.

Le FRAPRU veut rappeler aux trois partis qui aspirent au pouvoir, le 19 octobre, l’urgence d’investir massivement en logement social. Selon des statistiques fédérales, un million et demi de ménages ont des besoins impérieux de logement au Canada, dont 350 000 au Québec.

Un avis d’éviction pour le Parti conservateur

C’est un avis d’éviction en bonne et due forme que le FRAPRU apporte au local électoral du candidat conservateur dans Mont-Royal, Robert Libman. Il reproche à son parti de n’avoir pris aucun engagement en matière de logement social, ou même abordable, depuis le début de la campagne électorale, se contentant de promettre des mesures favorisant l’accès à la propriété.

Le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant s’offusque de ce silence : « Ce que nous propose le Parti conservateur, c’est le statu quo. Ce qu’il nous promet, c’est de continuer à n’accorder que des miettes aux provinces et aux territoires pour leurs programmes d’aide aux ménages mal-logés, ainsi que de laisser les subventions fédérales au parc actuel de logements sociaux s’éteindre peu à peu, ce qui en compromet dangereusement l’accessibilité financière ». Il précise à ce sujet que 4100 logements sociaux ont perdu leurs subventions au Québec, durant le dernier mandat du gouvernement de Stephen Harper, et que ce sera le cas de 26 500 autres d’ici la fin de 2020. Pour le FRAPRU, c’est clair : « le Parti conservateur ne mérite rien de mieux que de se faire montrer la porte ».

Mi-figue, mi-raisin

Le FRAPRU a un jugement moins tranché en ce qui a trait au Nouveau parti démocratique et au Parti libéral du Canada. Il se réjouit que ces deux partis se soient engagés à prolonger les subventions à long terme aux 553 700 logements sociaux qui les recevaient toujours à la fin de 2014, dont 123 600 au Québec. C’est du côté du financement de nouveaux logements sociaux que le FRAPRU reste sur son appétit.

Il se rend donc au local électoral de Thomas Mulcair pour lui reprocher de ne s’engager qu’à faciliter la construction de 10 000 logements locatifs dits abordables durant toute la durée d’un éventuel mandat du NPD. « Comment peut-on se contenter de 10 000 nouveaux logements locatifs en quatre ans pour tout le Canada ? Au Québec, ça ne représente même pas 600 appartements additionnels par année. C’est beau de créer un fonds pour construire du logement, comme le propose le NPD, mais encore faut-il qu’il serve à en construire beaucoup plus et que son financement soit suffisant », s’exclame François Saillant. Il déplore que les 500 millions $ que le parti prévoit pour toute la durée de son mandat ne soit pas minimalement réservé à des coopératives et à des organismes sans but lucratif en habitation qui, contrairement à des promoteurs privés, assuraient la pleine accessibilité financière des logements réalisés, y compris pour les locataires à plus faible revenu.

Quant au Parti libéral de Justin Trudeau, le FRAPRU lui rend visite pour démontrer que son plan pour le logement abordable est de la « poudre aux yeux ». Le PLC s’engage à investir 19,7 milliards $ en dix ans dans les infrastructures sociales, ce qui peut sembler énorme. Ça l’est moins quand on sait que c’est 1,7 milliard $ qui y serait annuellement consacré dans les deux premières années d’un mandat libéral et 1,2 milliard $ dans les deux suivantes. Or, ces sommes seraient utilisées en priorité non seulement pour du logement abordable, mais aussi pour de l’hébergement pour les personnes aînées, pour de l’apprentissage préscolaire, pour les services de garde, ainsi que pour les infrastructures culturelles et de loisirs.

De plus, le PLC a confirmé au FRAPRU que c’est à même ces sommes que le Parti libéral entend poursuivre les subventions au parc actuel de 553 700 logements sociaux. François Saillant se surprend de ce choix: « En 2016-2017, la prolongation des subventions aux logements sociaux existants accaparerait 21 % du budget des infrastructures sociales et en 2019-2010, ce pourcentage atteindrait 54 %. Compte tenu des autres priorités identifiées par le Parti libéral, il ne restera donc à peu près rien pour subventionner de nouveaux logements. Pourquoi le PLC ne s’engage-t-il pas plutôt à ne financer que de nouveaux logements sociaux avec ses investissements dans les infrastructures sociales ? Il suffirait, pour ce faire, qu’il promette de conserver le budget de 1,7 milliard $ par an que le gouvernement fédéral consacre présentement aux subventions aux logements sociaux existants plutôt que de laisser diminuer année après année. »

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