Spéculation immobilière à Montréal: Les groupes du FRAPRU s’indignent du sort réservé aux locataires à faible revenu

Montréal, le 15 juin 2019 – À deux semaines de la journée nationale des déménagements qui se tiendra cette année dans un contexte de pénurie de logements sans précèdent depuis 14 ans, plusieurs dizaines de personnes se sont rassemblées cet après-midi et ont manifesté dans Côte-des-Neiges, à l’appel des membres montréalais du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). Cette action visait à dénoncer les évictions liées à la spéculation immobilière constatée à Montréal et à revendiquer des logements sociaux à la hauteur des besoins.

« Ces ménages sont souvent menacés et arrachés à leur milieu de vie. C’est très violent! Faute de logements abordables disponibles, en plus de perdre leur logement, ils doivent aussi renoncer à leur quartier, donc à leur réseau d’entraide familiale et communautaires », explique Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.

Selon le FRAPRU, le nombre important de reprises de possession vécues par les locataires qui peinent à se trouver un logement illustre la grande précarité dans laquelle sont plongés les plus pauvres. Reprises de possessions factices, transformation de logements modestes en condos, accaparement de logements par des plateformes touristiques comme Airbnb ou encore mainmise des propriétaires et des promoteurs sur le développement résidentiel, etc., sont autant de phénomènes qui entrainent la gentrification des quartiers et en chassent les ménages locataires à faible et modeste revenus.

Le FRAPRU rappelle que 87 000 ménages locataires de Montréal engouffrent plus de la moitié de leur revenu pour se loger, avec un revenu annuel médian d’à peine 11 837$. « On s’entend que c’est très peu. Le calcul est simple : un ménage qui a un tel revenu et qui n’en dépense ne serait-ce que la moitié pour se loger, il ne lui reste que 5 918 $ par année pour vivre, soit moins de 18$ par jour pour sa nourriture, son transport, ses vêtements, sa santé, etc. C’est tout simplement indécent! », s’indigne Madame Laflamme.

Dans les dernières semaines, une douzaine de mobilisations locales organisées par les membres du FRAPRU ont d’ailleurs eu lieu dans Parc-Extension,  Verdun, Hochelaga-Maisonneuve, Rosemont, Villeray, Saint-Henri, Pointe-Saint-Charles, Ahunstic-Cartierville et le Plateau Mont-Royal pour dénoncer la gentrification, les conséquences d’Airbnb ou revendiquer des projets concrets de logements sociaux dans leurs quartiers.

Projet Genèse, basé dans Côte-des-Neiges où se déroule la manifestation, démontre que malgré leurs responsabilités, les gouvernements ne font pas tout ce qui est en leur pouvoir afin de répondre aux besoins. « Ça fait 20 ans qu’on revendique la construction de 2500 logements sociaux sur l’ancien hippodrome Blue Bonnets à Côte-des-Neiges. Il s’agit du dernier site disponible pour un développement d’envergure dans le quartier. Pourtant, alors que le site est public et qu’il est prévu d’y construire entre 5000 et 8000 logements, on nous promet seulement 20% de logements sociaux avec le règlement d’inclusion qui s’en vient! C’est presque insultant, quand on sait que 30 % des habitants du quartier vit en dessous du seuil de la pauvreté », dénonce Youssef Benzouine, porte-parole des groupes de Montréal du FRAPRU

À la lumière de ces chiffres, alors que la spéculation immobilière fait rage à Montréal et que les logements locatifs se font rares, il est urgent que les gouvernements agissent rapidement. « La solution est pourtant simple : ça prend du logement social ! », s’impatiente Véronique Laflamme. Selon le FRAPRU, il s’agit de la seule manière de loger convenablement, à prix abordable et sans risque d’évictions les ménages plus vulnérables.  L’ensemble des membres du FRAPRU revendique que les gouvernements financent 50 000 logements sociaux en 5 ans, dont 22 230 à Montréal et que la Ville revoit ses propres ambitions à la hausse.

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Informations et demandes d’entrevues :

Véronique Laflamme, Porte parole du FRAPRU : (418) 956-3403

Youssef Benzouine, organisateur à Projet Genèse et porte-parole des groupes de Montréal du FRAPRU: (514) 436-4501  

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