Manifestation au bureau de Justin Trudeau, à Ottawa, pour exiger que le logement et l’itinérance soient des priorités


IMG_0877Ottawa, le 20 novembre 2015
– Plus de 500 personnes, venues de plusieurs régions du Québec, ont marché jusqu’au bureau du nouveau premier ministre du Canada, Justin Trudeau, cet après-midi, à Ottawa, à l’occasion de la Journée canadienne sur le logement. Elles y ont construit des maisons à l’aide de pancartes de la dernière campagne électorale. Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et le Réseau SOLIDARITÉ Itinérance Québec (RISQ), qui organisaient conjointement l’évènement, veulent s’assurer que le Discours du trône du 4 décembre et le premier budget libéral identifieront le logement social et la lutte contre l’itinérance comme des priorités gouvernementales.

Les deux regroupements veulent aussi réclamer des gestes immédiats de la part du gouvernement libéral. À leur avis, celui-ci devrait notamment annoncer sans plus tarder le maintien des subventions à long terme aux logements sociaux existants, puisque 25 100 logements coopératifs, sans but lucratif et publics doivent les perdre, d’ici la fin de 2015, au Canada, et que 24 000 autres seront touchés en 2016.

« Durant la campagne électorale, le Parti libéral du Canada s’est engagé formellement à prioriser l’investissement dans le logement abordable à l’intérieur de son plan d’infrastructures sociales, ainsi qu’à prolonger les subventions aux logements sociaux existants. Nous voulons qu’il passe à l’action », affirme François Saillant, coordonnateur du FRAPRU. Il précise que, selon des données provenant de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, plus de 1,5 million de ménages canadiens ont des besoins impérieux de logement. « Un problème d’une telle ampleur nécessite des investissements beaucoup plus substantiels que les 250 millions $ qu’Ottawa doit y consacrer annuellement d’ici 2019 ». Le FRAPRU et le RSIQ insistent toutefois pour que les investissements fédéraux aillent aussi à de nouveaux logements sociaux, ce qui garantirait leur pleine accessibilité financière pour les ménages qui en ont le plus besoin.

Les deux organismes réclament un retour à une approche globale en ce qui a trait aux orientations de la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI) ainsi qu’une augmentation significative des sommes alloués. Le gouvernement conservateur a opéré une réorientation de la SPLI vers le modèle « Housing first », qui vise principalement des personnes en situation d’itinérance chronique en logement privé sans prévoir le développement de nouveaux logements. « Les mesures du gouvernement précédent mettent en péril des services essentiels fournis aux personnes en situation ou à risque d’itinérance, le gouvernement libéral doit agir rapidement et permettre le maintien d’une approche globale dans la lutte à l’itinérance », déclare Jean-François Mary, coordonnateur du RSIQ. Il précise que la mise en place de projets selon l’approche « Housing first » a aussi réduit presque à néant la contribution aux immobilisations, installations et logements sociaux.

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