Montréal, le 30 janvier 2018 — Alors que débutent les consultations pré-budgétaires, quelques centaines de membres et de groupes alliés du FRAPRU, de différentes régions, ont manifesté au centre-ville de Montréal ce matin pour interpeller le gouvernement Couillard sur l’urgence de répondre aux besoins pressants des milliers de locataires mal-logés. Le FRAPRU demande l’amélioration et la bonification d’AccèsLogis, le seul programme qui permette le développement de logements sociaux au Québec. Le regroupement s’adresse particulièrement au ministre des finances dont les bureaux ont été occupés durant 1 heure: « avant de se priver d’importants revenus en baissant les impôts, il devrait s’assurer que les programmes sociaux sont suffisamment financés » soutient sa porte-parole, Véronique Laflamme. Une vingtaine de militants et de militantes pour le droit au logement y ont installé des sacs de couchage pour bien illustrer leur message. Une tente et des sacs de couchage ont notamment été installés dans le hall du Centre de commerce mondial où se situent les locaux du ministre Leitão.
« Les besoins de logements décents et véritablement abordables pour les gens à modeste et à faible revenus sont criants et devraient faire clairement partie des priorités gouvernementales », fait valoir Véronique Laflamme, la porte-parole du FRAPRU. Elle rappelle que selon Statistique Canada, le nombre de ménages locataires consacrant une part démesurée de leur revenu pour se loger s’élève maintenant à 457 375 au Québec. Parmi ceux-ci, 58 000y consacrent plus de 100 %. « Derrière ces chiffres astronomiques se cachent autant de drames quotidiens, que semblent ignorer les membres du gouvernement », s’inquiète la porte-parole. Les politiques actuelles de logement forcent des milliers de ménages à vivre dans un logement trop cher pour leurs moyens, en mauvais état, trop petit pour tous les membres de leur famille, mal adapté à leur condition physique, voire à se retrouver carrément à la rue », s’indigne-t-elle.
Le FRAPRU rappelle que non seulement les 3000 logements sociaux actuellement financés sont insuffisants, mais que des paramètres d’AccèsLogis, dont les coûts de construction, n’ont pas été indexés depuis 2009. De plus, différentes mesures qui facilitaient la réalisation dans les différentes régions ont été coupées, dans la vague des mesures d’austérité adoptées ces dernières années. Le regroupement rappelle que dans le Plan pour l’inclusion économique et la participation sociale déposé en décembre dernier, le gouvernement a admis qu’il devait ajouter 38,8 millions $ dans AccèsLogis pour parvenir à livrer quelque 7000 logements sociaux déjà planifiés. Selon le FRAPRU, c’est la reconnaissance que le programme doit être indexé de toute urgence. « Le fait que seulement 1742 logements sociaux soient sortis de terre l’an dernier illustre bien les importantes lacunes du programme », note Véronique Laflamme.
Le FRAPRU s’explique mal, qu’après avoir engrangé des surplus record de 4,4 milliards $ au cours de la dernière année et avoir annoncé de nouvelles baisses d’impôt, les Libéraux n’aient rien prévu de plus substantiel pour les personnes mal-logées, de même que pour lutter contre l’itinérance et la pauvreté. Pour répondre aux besoins les plus urgents, l’organisme réclame des investissements suffisants pour réaliser 50 000 logements sociaux en cinq ans. « Les importants surplus budgétaires et les sommes annoncées par le fédéral, dans sa Stratégie canadienne sur le logement, rendent cela tout à fait possible », conclut sa porte-parole.
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