Le FRAPRU réagit aux modifications apportées au Règlement pour une Métropole mixte

Montréal, le 14 mars 2024 – À la suite de la présentation des modifications aujourd’hui par la ville de Montréal, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) accueille positivement la poursuite du Règlement pour une métropole mixte (RMM). Cependant, malgré le contexte économique difficile, il est déçu que la ville n’ait pas saisi l’opportunité de donner plus de mordant à son règlement. Le FRAPRU déplore qu’il soit toujours possible pour un promoteur de verser une contribution financière au lieu de réaliser du logement social in situ et que ces compensations financières ne soient indexées que de 5% sans aucun ajustement pour les deux prochaines années. Le regroupement comprend mal le choix d’épargner les promoteurs de construire du logement social dans les grands développements considérant que les besoins sont si criants. Alors que la crise du logement continue d’aggraver les inégalités sociales et économiques à Montréal, il est essentiel que toutes les initiatives urbaines tiennent compte de la nécessité de fournir un logement hors marché qui répond à la capacité de payer des ménages à faible et modeste revenus. Un règlement d’inclusion obligatoire de logements sociaux, tel que le RMM, est un outil essentiel pour y parvenir, selon le FRAPRU.

Le FRAPRU rappelle que selon les données du recensement de 2021 tirées de son Dossier noir sur le logement et la pauvreté, plus d’un quart des ménages locataires de Montréal consacrent plus de 30% de leur revenu pour se loger. De ceux-ci, 56 140 ménages, soit 10%, doivent allouer 50% et plus de leurs revenus pour payer le loyer avec un maigre salaire médian de 16 000$ par année[1]. Selon le Rapport sur les marchés locatifs de la Société d’hypothèques et de logement (SCHL), le loyer moyen est de 1050$ par mois à Montréal. Les logements disponibles à la location atteignent actuellement près du double[2]. Le faible taux d’inoccupation à 1,6% sur l’île et la hausse rapide du prix des loyers font que plusieurs locataires ne trouvent plus à se loger. « Dans ces conditions, joindre les deux bouts devient périlleux. Plusieurs n’ont pas le choix de couper dans d’autres besoins pour arriver à garder un toit sur leur tête », indique Catherine Lussier, responsable des dossiers montréalais. « Les personnes seules, les aînés, les autochtones, les femmes et les jeunes sont particulièrement touchés vu qu’ils sont encore plus nombreux et nombreuses à payer trop cher pour se loger et à subir de la discrimination dans leur recherche de logement », rappelle-t-elle. Pour le FRAPRU, le logement social est le seul modèle qui peut réellement répondre de façon pérenne aux besoins criants des ménages locataires à faible et modeste revenus. Ils permettent aux locataires de rester dans leur quartier et assurés que la métropole demeure accessible à tous et toutes.

Le FRAPRU déplore que le gouvernement du Québec fasse reposer de plus en plus la responsabilité du financement du logement social sur les municipalités. « Sans le soutien adéquat et une prévisibilité, Montréal, comme l’ensemble des municipalités ne peut répondre à elle seul aux besoins criants en habitation. Le budget du gouvernement de François Legault, déposé le 12 mars, abandonne les locataires mal-logés », s’indigne Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU. Le FRAPRU déplore que ce budget n’ait pas prévu d’investissements supplémentaires pour le logement social alors qu’une bonne partie des unités annoncées dans la mise à jour économique sont déjà réservées à des projets précis. Le regroupement rappelle qu’il est urgent que le gouvernement du Québec se dote d’un objectif ambitieux de développement de logement social sur plusieurs années et d’un programme pérenne et fonctionnel dédié au logement social.

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Informations et demandes d’entrevue :

Catherine Lussier, FRAPRU : 514 522-1010, 514 231-2309 (cell.)

Véronique Laflamme, FRAPRU : 418 956-3403 (cell.)


[1] Selon les données pour l’année 2021 de Statistique Canada

[2] Le coût moyen d’un appartement ou d’un condo loué était de 2034 $ en février selon les données de Rentals.ca et Urbanation