Pour une métropole inclusive : Montréal doit être plus ambitieuse en matière de logement social

Montréal, le 5 novembre 2020 – Si le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) est satisfait que l’administration Plante aille de l’avant avec son règlement d’inclusion, il se désole que celui-ci ne se dote pas d’objectifs plus ambitieux, pour répondre aux besoins criants des ménages locataires mal-logés de la métropole. Par la même occasion, il rappelle à Québec ses responsabilités en matière de financement.  

Alors que Montréal connaît sa pire pénurie de logements depuis 15 ans et que la pandémie a aggravé le sort des locataires les plus précaires, le FRAPRU est déçu que la Ville de Montréal n’ait pas revu à la hausse le pourcentage de logements sociaux prévus en inclusion. « Alors que la spéculation fait rage, que les « rénovictions » sont devenues monnaies courantes et que l’explosion des prix des logements, jumelée à leur rareté, rend difficile, voire impossible, de trouver un logement décent, 20 % d’inclusion de logements sociaux, c’est vraiment trop peu ! », déplore Catherine Lussier, responsable des dossiers montréalais au FRAPRU. Depuis le 1er juillet, 803 ménages locataires ont craint de se retrouver sans logis et ont demandé de l’aide à l’Office municipal d’habitation de Montréal, comparativement à 354 en 2019. Quatre mois plus tard, 21 sont toujours sans logis. « On le voit bien, les campements de personnes sans logis se multiplient à Montréal, les ménages sont affaiblis par la Covid-19 et le mal-logement ne fait que s’accentuer, ça prend des objectifs à la hauteur des besoins », insiste madame Lussier.

Selon le FRAPRU, si l’administration Plante a revu ses calculs suite au rapport de l’Office de consultation public de Montréal (OCPM), ce qu’elle propose n’est toujours pas abordable pour les ménages à modeste et faible revenus. « Pour prétendre développer du logement abordable, il faudrait au moins se baser sur les revenus des ménages pour en définir le coût, ce qui n’est toujours pas le cas », déplore Madame Lussier. Selon le FRAPRU, la Ville devrait abandonner le logement abordable au profit du logement social. « En étant hors marché privé, le logement social est la formule la plus complète, permanente et adaptée pour répondre aux crises du logement qui sévissent à Montréal », explique la porte-parole. Alors que plus de 23 000 ménages sont actuellement en attente d’un HLM à Montréal, elle ajoute que « pour répondre aux besoins les plus urgents, la Ville doit viser au minimum le développement de 22 500 logements sociaux sur 5 ans et se donner les moyens pour ce faire ».

Comme l’administration Plante, le FRAPRU est d’avis que la Ville doit se doter d’autres moyens pour développer du logement social. Dans un contexte de spéculation immobilière effrénée, pour assurer l’accessibilité des ménages à un logement qui correspond à leur capacité de payer, la Ville doit poursuivre l’acquisition d’un maximum de sites afin de les mettre à l’abri de la spéculation pour y construire 100% de logements sociaux et d’équipements communautaires. Les terrains déjà publics doivent également être réservés à cette fin.

Pour conclure, le FRAPRU revendique que le gouvernement Legault finance le logement social à la hauteur des besoins. « La Ville pourra bien mettre en place des plans plus ambitieux les uns que les autres, elle ne pourra assumer ses responsabilités sans le financement adéquat de Québec. Le gouvernement Legault ne peut plus ignorer les besoins des ménages locataires mal-logés et doit donner à la métropole les moyens d’être ambitieuse », exprime Catherine Lussier. Le FRAPRU lui demande de profiter de la mise à jour économique de jeudi pour annoncer de nouveaux investissements dans AccèsLogis et de prévoir dès le prochain budget un grand chantier de 50 000 logements sociaux en 5 ans.

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Informations et demandes d’entrevues :

Catherine Lussier, responsable des dossiers montréalais du FRAPRU : (514) 231-2309