Le FRAPRU constate une aggravation de la situation des locataires de la MRC des Moulins

Terrebonne, le 19 janvier 2015 – « Le nombre de locataires est en nette progression à Terrebonne et surtout à Mascouche. L’augmentation du nombre de ménages locataires en difficulté croît cependant à un rythme encore plus élevé dans la MRC des Moulins ». C’est ce qu’affirme le coordonnateur du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), François Saillant, en s’appuyant sur des données, pour une large part, inédites, provenant de l’Enquête nationale auprès des ménages, menée en 2011 par Statistique Canada.

Ainsi, le nombre de ménages locataires consacrant plus que la limite de 30 % de leur revenu pour se loger a augmenté de 25 % à Terrebonne entre 2006 et 2011, pour atteindre 2690. Parmi ces ménages, 1195 en versent plus de la moitié, dont 425 plus de 80 %. Il s’agit dans ce dernier cas, d’une augmentation de 29 % par rapport à la situation vécue cinq ans plus tôt. Pendant ce temps, le nombre total de ménages locataires s’est accru de 15 % dans la municipalité.

À Mascouche, le nombre de ménages locataires a connu une hausse marquée de 41 %, mais la progression du nombre de locataires payant plus de 30 % de leur revenu en loyer a été deux fois plus importante. Il est en effet passé de 515 à 935, soit une augmentation de 82 %. Le nombre de ménages engloutissant plus de la moitié de leur revenu en loyer s’est pour sa part accru de 57 %, pour se chiffrer à 330.

Certains ménages en arrachent davantage

 Le FRAPRU ajoute que, parmi l’ensemble des ménages locataires, ce sont ceux qui ont une femme comme principal soutien financier qui vivent les plus grandes difficultés financières quant au logement. À Terrebonne, le coût du logement représente plus de 30 % du revenu pour 43 % des femmes locataires, alors que c’est le cas pour 25 % des hommes. À Mascouche, ces pourcentages sont respectivement de 45 % et 24 %.

À Terrebonne, les personnes vivant seules sont aussi en très grande difficulté, la moitié d’entre elles consacrant plus de 30 % de leur revenu au loyer et le quart plus de 50 %. Une personne seule sur dix en verse plus de 80 %.

Le FRAPRU ajoute qu’à Mascouche, ce sont les familles monoparentales qui vivent les plus grands problèmes, 49 % d’entre elles payant plus que la norme de 30 % et 25 % plus de 50 %.

« Les gouvernements eux-mêmes affirment qu’un ménage ne devrait pas consacrer plus de 30 % de leur revenu pour se loger, sans devoir sabrer dans leurs autres besoins essentiels. Comment pourrait-on accepter qu’autant de locataires se retrouvent dans cette situation ou pire encore dans la MRC des Moulins? », se demande François Saillant.

 

Il manque de logements sociaux

Le FRAPRU constate, par ailleurs, que la construction de logements locatifs privés a été faible dans la MRC des Moulins, 499 appartements ayant été mis en chantier depuis 2011, alors que c’était le cas de 2095 unités de condominiums. Il rappelle que le taux de logements locatifs inoccupés n’était que de 2,0 % dans la MRC à l’automne 2014.

Il ajoute qu’en pourcentage, la MRC des Moulins dispose de moins de logements sociaux que le reste du Québec. À la fin de 2013, la région comptait seulement 622 logements publics (HLM), coopératifs et sans but lucratif, ce qui représente 6 % de l’ensemble des logements locatifs. Ce pourcentage est de 11 % à l’échelle du Québec.

Le FRAPRU ne cache pas son inquiétude sur la volonté du gouvernement québécois de continuer à investir dans de nouveaux logements sociaux. Il estime que l’arrêt du financement d’AccèsLogis, le seul programme permettant encore le développement de nouveaux logements sociaux, serait désastreuse pour Terrebonne et Mascouche, comme pour l’ensemble du Québec.

La réaction d’Action-logement Lanaudière

Action-logement Lanaudière a tenu à réagir aux statistiques publiées par le FRAPRU. Sa porte-parole, Amélie Pelland, a déclaré : « Il est incompréhensible de ne pas augmenter le nombre de logements sociaux et abordables en constatant ce portrait inquiétant. La Société d’habitation du Québec a mené une étude en 2011 et 2013, sur le logement social et communautaire, où il a été révélé que des mesures telles l’accès à un HLM ou au Programme Supplément de loyer permettent d’économiser des coûts quant à l’utilisation des services publics et favorisent la création d’un milieu permettant l’insertion sociale et professionnelle. Il est temps de voir le logement social comme un investissement plutôt qu’une dépense! »

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