Montréal, le 9 septembre 2015 – Dans une lettre adressée au Front d’action populaire en réaménagement urbain, le chef du Nouveau parti démocratique, Thomas Mulcair, apporte des éclaircissements sur son engagement de consacrer 500 millions $ à des « mesures incitatives pour la construction de 10 000 nouveaux logements locatifs abordables ».
La lettre vise à répondre aux préoccupations du FRAPRU qui craignait que le NPD propose la création d’incitatifs fiscaux qui n’auraient pu être utilisés que par des promoteurs privés de logements locatifs, ce qui n’aurait pas permis la construction de logements réellement abordables. M. Mulcair se fait rassurant: « Les mesures incitatives que nous prévoyons sont des investissements sous la forme de contributions et de prêts et non pas des crédits d’impôt qui profiteraient seulement aux promoteurs privés ». Il ajoute que le NPD entend « continuer de reconnaître le rôle et l’apport du volet coopératif et sans but lucratif en matière de logement abordable » et que les contributions et prêts constituent le meilleur moyen de les soutenir.
Plus loin dans sa lettre, M. Mulcair précise que « les 500 millions de dollars serviront à capitaliser un nouveau fonds pour le logement locatif qui sera administré de façon indépendante et non partisane » et que les détails de ce plan devront être discutés avec les provinces et les municipalités ». Il conclut en affirmant que « les sommes prévues dans le cadre de ce plan constituent des sommes additionnelles à celles que le gouvernement a déjà annoncées », soit 250 millions $ par année répartis entre l’ensemble des provinces et des territoires.
Le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, salue les éclaircissements apportés par le chef du NPD : « M. Mulcair nous assure que le secteur coopératif et sans but lucratif aurait sa part dans ses nouveaux investissements ». Il souhaite cependant que le NPD aille plus loin encore: « Même s’ils sont placés dans un fonds, les 500 millions $ prévus pour toute la durée du mandat d’un éventuel gouvernement néo-démocrate représente une somme nettement insuffisante, compte tenu de l’ampleur des besoins au Canada. Pourquoi ne pas minimalement les réserver aux coopératives et aux OSBL qui ont démontré leur capacité d’offrir de manière durable des logements réellement accessibles financièrement aux ménages les plus vulnérables? Jamais le secteur privé, même subventionné, ne sera capable de le faire, car cela irait à l’encontre de son objectif de rentabilité ».
La lettre adressée au FRAPRU est datée du 12 août dernier. Pour des raisons inconnues, l’organisme ne l’a cependant reçue qu’en fin de journée hier, après que M. Mulcair ait évité de rencontrer la délégation du FRAPRU qui l’attendait à la porte du Club Soda.
« Nous souhaitons toujours échanger avec M. Mulcair sur son engagement à l’égard du logement locatif, mais aussi sur les impacts que sa promesse de déficit zéro aurait sur sa capacité ou non de respecter ses autres engagements, dont ceux en habitation », affirme François Saillant.
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