Québec, le 22 mai 2017– Dans le cadre d’une série d’actions régionales du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), des membres du Comité populaire Saint-Jean-Baptiste, du Comité des citoyennes et citoyens du quartier Saint-Sauveur et du Comité logement d’aide aux locataires occupent, depuis 15h, une maison vacante des terrains militaires de Sainte-Foy, située au 2590, rue Pierre-Martin. Rappelons que la plupart des maisons du site sont vides depuis plusieurs années.
Les groupes logement prennent au mot le gouvernement de Justin Trudeau qui disait, dans son dernier budget, avoir « une occasion unique de contribuer directement à la création de nouveaux logements abordables et de logements sociaux » en rendant « des terres et des bâtiments excédentaires du gouvernement fédéral accessibles, à coût faible ou nul, aux fournisseurs de logements ». Ils réclament non seulement des logements sociaux sur le site, mais également une contribution d’Ottawa au financement de projets d’habitation sociale.
Un moment décisif pour le droit au logement
Selon les groupes, les prochains mois seront cruciaux. Alors que le ministre fédéral du développement social a promis une Stratégie sur le logement pour l’automne et que le ministre québécois responsable de l’Habitation, Martin Coiteux, poursuit la révision de ses approches en habitation, le FRAPRU veut les convaincre de relancer le développement des logements sociaux, partout où il y a des ménages mal-logés.
Le FRAPRU convient que les budgets déposés en mars 2017, à Ottawa et à Québec, contiennent des investissements plus importants que les années passées, mais, même cumulés, ils sont ne se traduiront, en 2017-2018, que par 3000 nouveaux logements sociaux pour tout le Québec. « Dans le meilleur des cas, on ne pourra en réaliser que 450 à Québec; c’est nettement insuffisant pour les 18 480 ménages locataires qui y paient actuellement plus de la moitié de leur revenu pour se loger, dont 3 110 dans Sainte-Foy/Sillery », dénonce Marie-Ève Duchesne, porte-parole des groupes membres du FRAPRU à Québec.
Du côté d’Ottawa, les sommes de 255 millions $ accordées aux provinces à partir de 2019-2020, pour une panoplie d’initiatives en logement, sont à peine plus élevées que sous les Conservateurs. Quant au nouveau Fonds national de 5 milliards $, le budget Morneau n’a pas précisé de quelles manières il pourra être utilisé, sinon que ce sera sur un horizon de 11 ans. « Pour le moment, les montants prévus pour la Stratégie canadienne sur le logement ne sont pas à la hauteur des besoins et sont planifiés sur un période beaucoup trop longue » s’inquiète Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU. « Nous demandons qu’ils soient utilisés pour le logement social en priorité et plus rapidement; les familles et les personnes mal-logées de Québec ne peuvent attendre encore des années » explique-t-elle.
Plusieurs actions et des revendications précises
L’occupation de Sainte-Foy s’inscrit dans une série d’actions régionales du FRAPRU qui débute aujourd’hui et qui se poursuivra toute la semaine. Alors qu’une manifestation d’ouverture vient de se terminer par l’installation d’un groupe de militantes et de militants pour le droit au logement dans le bâtiment vacant de l’ancien hôpital de la Miséricorde, appartenant au gouvernement du Québec, au centre-ville de Montréal et qu’un autre groupe s’est installé sur terrain du centre-ville de Sherbrooke, d’autres actions du même type se succéderont en Montérégie, en Abitibi et dans le Bas-du-Fleuve dans les prochains jours.
Le FRAPRU et ses membres revendiquent que la Stratégie canadienne reconnaisse formellement le droit au logement, assure le financement massif, à la hauteur des besoins, de nouveaux logements sociaux et confirme, sans plus tarder, la poursuite des subventions à long terme versées aux locataires à faible revenu qui habitent dans les logements sociaux qu’Ottawa a participé à réaliser avant 1994. Les groupes logement réclament également, qu’avec la contribution du fédéral, Québec finance la construction de 50 000 nouveaux logements sociaux en 5 ans.
Selon le FRAPRU, les deux gouvernements disposent des revenus nécessaires à la réalisation du droit au logement. « Le gouvernement de Philippe Couillard vient d’engranger les surplus budgétaires parmi les plus importants de l’histoire », conclue Véronique Laflamme. « Ottawa et Québec continuent par ailleurs de se priver de sommes considérables en ne revoyant pas les abris fiscaux dont bénéficient les plus riches contribuables et les grandes entreprises », ajoute-t-elle, rappelant qu’à elles seules, les pertes fiscales québécoises de 1 milliards $ causées par le recours aux paradis fiscaux permettraient de financer la réalisation de 10 000 nouveaux logements sociaux par année.
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Pour plus d’informations :
Véronique Laflamme, porte-parole nationale du FRAPRU : 418 956 3403 (cell.)
Marie-Ève Duchesne, porte-parole des groupes membres du FRAPRU à Québec : 581 309-9962 (cell.)
@FRAPRU
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