Un budget qui fait passer les privilèges fiscaux des riches avant les droits des pauvres, accuse le FRAPRU

Montréal, le 21 avril 2015 – Le Front d’action populaire en réaménagement urbain est furieux du budget du ministre des Finances, Joe Oliver. Le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, l’a commenté en ces termes : « Le gouvernement Harper vient encore une fois de faire la démonstration du peu de considérations qu’il accorde au respect des droits des plus pauvres. Il n’investit que des miettes dans le logement social et pas un sou additionnel dans la lutte à l’itinérance et dans l’amélioration des conditions de logement des communautés autochtones. Pendant ce temps, il permet aux contribuables à haut revenu de mettre jusqu’à 10 000 $ par an dans un Compte d’épargne libre d’impôt (CELI), en plus de confirmer le fractionnement du revenu des familles mieux nanties ».

Le FRAPRU s’offusque que le gouvernement n’ait pas profité du budget pour annoncer le maintien à long terme du 1,7 milliard $ qui lui permet de verser des subventions à 568 600 logements sociaux existants au Canada, dont 125 500 au Québec. En 2015 et 2016, ces subventions pendront fin pour 50 000 de ces logements, ce qui entraînera des hausses majeures de loyer pour les locataires à faible revenu qui y demeurent. Tous les autres logements seront affectés au cours des années suivantes. Or, le gouvernement se contente d’annoncer 150 millions $ pour permettre aux coopératives et aux OSBL d’habitation toujours financées de contracter sans pénalités de nouvelles hypothèques. Selon François Saillant, « cette mesure ne résout en rien le problème de l’accessibilité financière des logements sociaux qui ne recevront plus de subventions fédérales ». Il ajoute que « sur le fond, le gouvernement Harper refuse toujours de bouger ».

De plus, le FRAPRU déplore que le gouvernement Harper n’ait pas annoncé un accroissement significatif des fonds pour le logement et l’itinérance. D’ici mars 2019, Ottawa ne consacrera, à l’échelle de tout le Canada, que 250 millions $ par an à ses Investissements dans de nouveaux logements dits abordables, dont des logements sociaux, alors qu’à peine 119 millions $ iront en appui aux interventions communautaires en itinérance. « C’est totalement disproportionné par rapport à l’ampleur des besoins », s’exclame François Saillant.

Enfin, le FRAPRU condamne le silence du budget à l’égard des problèmes aigus de surpeuplement et de délabrement des habitats dans les communautés autochtones, que ce soit celles des Premières nations ou du peuple inuit du Nunavik.

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