Où sont les engagements à lutter contre la pauvreté, à Montréal ?

Montréal, le 26 septembre 2013 — La coalition « On vote contre la pauvreté à Montréal » a réuni aujourd’hui des organismes communautaires et féministes pour discuter de la campagne électorale municipale. La Coalition et les personnes présentes dénoncent le peu d’attention que semblent porter les principales candidates et les principaux candidats aux enjeux citoyens et à la lutte contre la pauvreté. « Où sont les propositions pour un véritable droit à la ville ? », s’est interrogé Jean-Yves Joannette, porte-parole de la coalition.

Toute la journée, des panelistes ont dressé un sombre portrait de la réalité à laquelle sont confrontés actuellement des milliers de Montréalaises et de Montréalais à faible et à modeste revenus, « On souhaite vivement entendre les candidats et les candidates sur la question de la lutte à la pauvreté », a renchéri M. Joannette.

On s’est, entre autres, inquiété de la hausse de tarifs de 58% imposées par la Société de transport de Montréal entre 2001 et 2013, des hausses de loyer abusives qui ont dépassé largement l’inflation, du peu de logements locatifs mis en chantier et de la disparition des commerces de proximité sur les grandes artères. « Qui va pouvoir rester à Montréal, dans ces conditions ? », s’est demandé M. Joannette.

Or, de l’avis de plusieurs, les équipes en lice aux élections n’ont pas de proposition convaincante pour freiner le mouvement ; au contraire, elles semblent vouloir poursuivre un développement résidentiel constitué essentiellement de condos. « Les Coderre, Côté et Bergeron se rappellent-ils que deux tiers des ménages montréalais sont locataires et que leur revenu médian se situe aux alentours de 30 000 $ par année ? » a demandé Marie-José Corriveau, représentante du FRAPRU au sein de la coalition. « Pourquoi alors promettre essentiellement des programmes d’accès à la propriété privée pour résoudre les problèmes de logement ? », a-t-elle ajouté.

Il ne faut plus jamais faire des « Griffintown » pensés uniquement en fonction du profit des entrepreneurs ! », s’est exclamée madame Corriveau. Faisant référence à la réhabilitation du site de Blue Bonnet et la gare de triage d’Outremont, elle a ajouté : « Quand on a l’opportunité de dessiner un nouveau quartier de A à Z, il faut prévoir des services comme les écoles, les garderies, ou les cliniques. »

De plus, l’importance que soit appliqué le plan d’action de la politique d’égalité femmes/hommes et, plus particulièrement, d’étendre l’utilisation de l’analyse différenciée selon les sexes (ADS) à l’ensemble des analyses et projets en tenant compte par ailleurs de la situation des femmes qui vivent des discriminations multiples afin d’accéder à une société plus juste et plus démocratique a également été signifié.

Finalement, la question de la place des citoyens et des citoyennes inquiète. « La démocratie, ce n’est pas simplement d’avoir le droit de voter une fois tous les quatre ans, c’est aussi mettre en place des mécanismes de consultations participatives qui donnent aux résidents et aux résidentes une place prépondérante dans la mise en œuvre des politiques municipales », a mentionné M. Joannette.

En terminant, les représentantes et les représentants des groupes membres de la coalition ont annoncé la tenue d’une manifestation unitaire qui se tiendra le 17 octobre prochain « pour réclamer un vrai plan de lutte contre la pauvreté à Montréal ». Le rassemblement aura lieu à 10h00 au Parc Émilie-Gamelin. Puis toutes et tous se sont promis d’interpeler le nouveau maire au lendemain des élections.

La coalition On vote contre la pauvreté à Montréal a été mise sur pied au printemps 2013 en prévision des élections municipales et est composée de la Fédération des OSBL d’habitation de Montréal, du FRAPRU, du Regroupement des organismes communautaires famille de Montréal, du Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal, de la Table de concertation de Pointe Saint-Charles — Action Gardien, de la Table des groupes de femmes de Montréal, de la Table régionale des centres de femmes de Montréal métropolitain/ Laval et de la Table régionale des organismes volontaires d’éducation populaires de Montréal.