Partie de hockey devant le ministère des Finances à Québec: Les membres du FRAPRU demandent au ministre des Finances de «scorer» pour le logement social

Québec, le 17 février 2022 – À quelques semaines du dernier budget de la CAQ avant les élections, les groupes membres du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) à Québec et plusieurs membres de groupes alliés se sont rassemblés devant le ministère des Finances ce matin, pour exiger des investissements majeurs dans le logement social. Le ministre des finances, Éric Girard, qui est également ministre des Nordiques, a été invité à « scorer » pour le logement social.

Sous la pluie, la cinquantaine de personnes sont venu-es manifester leur inquiétude devant l’abolition probable du programme AccèsLogis pour de futurs projets – alors qu’il était le seul programme québécois dédié à la réalisation de logements sociaux – et son remplacement par le Programme d’habitation abordable (PHAQ).

Alors que les voix se multiplient au Québec pour réclamer un réinvestissement majeur dans le logement social, le Comité des citoyennes et citoyens du quartier Saint-Sauveur (CCCQSS), le Comité populaire Sant-Jean-Baptiste (Compop), le Comité logement d’aide de Québec Ouest (CLAQO) et le FRAPRU, appuyés par plusieurs groupes alliés, ont revendiqué que le prochain budget du Québec prévoit le financement de 10 000 nouveaux logements sociaux, autant sous forme de coopératives, d’organismes sans but lucratif, que de HLM et le maintien du programme AccèsLogis pour le financement de nouveaux projets.

Du même souffle, les participant-es s’inquiètent du nouveau programme, le PHAQ, qui s’oriente vers le logement dit « abordable » : « On le voit avec la crise du logement qu’on traverse en ce moment, on ne peut pas compter sur le marché privé pour répondre aux besoins d’habitation des ménages mal logés et à revenu modeste », remarque Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU. Selon elle, le nouveau programme ne s’adresse pas principalement aux ménages à faible revenu et les logements privés qu’il subventionnera ne demeureront pas abordables de façon pérenne. Les groupes de défense du droit au logement s’inquiètent de tout le flou entourant encore ce programme, notamment concernant la définition de l’abordabilité des loyers et des revenus plafonds déterminant les ménages qui auront accès aux logements ainsi subventionnés par l’État. «On ne peut que s’inquiéter et exiger un réinvestissement ciblé dans le logement social », ajoute Véronique Laflamme.

Les participant-es craignent que les projets de logement social en cours de réalisation ne soient mis sur la glace : « Il y a 18 000 ménages mal-logés, vivant dans un logement trop cher, trop petit ou insalubre, à Québec et plus de 2000 ménages sont en attente d’un logement social. Les projets portés par les groupes de requérantes et de requérants, qui n’attendent que des unités AccèsLogis pour développer leurs projets de coopératives d’habitation, risquent d’être retardés, voire abandonnés » soutient Éloïse Gaudreau, du CCCQSS.  « Avec le projet qu’on porte au CCCQSS, c’est une vingtaine d’unités qui pourraient ne jamais voir le jour. Des projets comme ça, il y en a plusieurs à Québec, au Québec», s’inquiète-t-elle. 

La mobilisation s’est tenue dans le cadre d’une semaine d’actions régionales du FRAPRU pour interpeller le gouvernement Legault à la veille de son dernier budget avant les élections. À titre de rappel, la CAQ n’a budgété que 500 nouvelles unités de logement social en trois budgets depuis son élection et n’a réalisé jusqu’à maintenant qu’environ 4300 des logements sociaux qui étaient déjà planifiés.

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Pour plus d’informations ou des entrevues :

Éloïse Gaudreau, animatrice-coordonnatrice au CCCQSS, porte-parole des groupes du FRAPRU à Québec : 581-995-0529

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU : 418 956-3403