Pas plus facile en ville

Les problèmes des Autochtones vivant en milieu urbain ont été soulevés à quelques reprises lors des travaux de la Commission.

Ainsi, les Centres d’amitié autochtone de Val-d’Or et de Joliette, ainsi que Halte-femmes de Maniwaki, ont témoigné de la discrimination vécue par les Autochtones au moment de la recherche d’un logement. Le témoignage d’Halte-Femmes qui offre de l’hébergement aux femmes en difficulté, en dit long à ce sujet  : «  Quand une intervenante fait une démarche avec une femme autochtone et que c’est l’intervenante qui parle au téléphone, ça marche, le logement est libre. Quand c’est la femme autochtone qui téléphone, le propriétaire entend l’accent et dit toujours que l’appartement n’est plus disponible  !  ».

Les Centres d’amitié autochtone de Val-d’Or et de Joliette ont aussi affirmé que les Anishnabe, les Cris ou les Attikameks qui se déplacent vers ces villes doivent se rabattre sur les logements les plus insalubres, quand ils ou elles ne se retrouvent pas en situation d’itinérance. Un porte-parole du Centre de Joliette a expliqué  : «  C’est un cercle vicieux. Après ça, tout le monde dit que les Autochtones ne prennent pas soin de leur logement. Ils n’ont souvent pas le choix d’habiter là  ».

C’est dans ce contexte que le Centre d’amitié autochtone de Val-d’Or tente de développer un projet de 24 logements sociaux pour familles autochtones et métis baptisé KIJATÉ (Plein de soleil, en langue anishnabe). Même si ce projet a été accepté par la Société d’habitation du Québec dans le cadre du programme AccèsLogis, la Ville de Val-d’Or, pourtant ouverte au logement social, a jusqu’ici refusé d’y contribuer financièrement.

Des efforts sont aussi faits ailleurs au Québec, mais avec un manque de ressources flagrants. Habitations Métis du Nord, un Organisme sans but lucratif (OSBL) de logement social destiné aux Autochtones, en a témoigné à Maniwaki. «  Je ne peux parler trop longtemps car je suis la seule intervenante pour tout le territoire  !  », s’est exclamée sa porte-parole.