Québec, le 24 avril 2017 – Le FRAPRU se dit satisfait du dépôt, aujourd’hui, du bilan de la consultation du gouvernement québécois sur son approche d’intervention en habitation. À une exception, les principales conclusions de Norbert Morin, adjoint du ministre des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire et député de Côte-du-Sud qui a piloté cette consultation, vont dans le sens des interventions faites par le FRAPRU et ses membres des différentes régions. L’organisme est rassuré que le rapport confirme le caractère « essentiel » du programme AccèsLogis, le seul qui permette de développer du logement social au Québec.
Pour améliorer AccèsLogis : des conditions sine qua non
Le FRAPRU partage le premier constat quant à la nécessité de réviser AccèsLogis « afin de l’adapter aux diverses réalités régionales et d’accélérer la livraison ». Pour l’organisme, cela n’est possible qu’à condition de bonifier le programme. À cet effet, il se dit encouragé par les conclusions du rapport qui mentionnent l’importance de revoir son financement. « Nous avons hâte de voir les améliorations qui seront apportées à AccèsLogis. Nous nous attendons non seulement à la reconnaissance des coûts réels de réalisation, notamment pour faciliter l’achat-rénovation d’immeubles insalubres, mais également à une augmentation de la contribution gouvernementale, qui est devenu bien en dessous des 50% initialement prévus », commente sa porte-parole, Véronique Laflamme. L’organisme de défense du droit au logement souhaite également une augmentation de la proportion de logements subventionnés pour répondre aux besoins, partout au Québec, et rappelle que des programmations pluriannuelles sont aussi indispensables pour mieux planifier le développement, comme en font part les observations du bilan déposé par monsieur Morin.
Quelques mises en garde
Alors que le bilan de la consultation fait état de positions contradictoires à ce sujet, le FRAPRU souhaite que le gouvernement ne base pas ses futures interventions sur des initiatives privées pour régler les problèmes des locataires à faible revenu. « Les suppléments au loyer privés n’ont pas du tout le même impact sur l’économie et les conditions de vie des ménages que le logement social et surtout, il ne représente pas une forme d’aide permanente », indique-t-elle. La porte-parole insiste sur le fait que le logement social assure le maintien des gens dans leur milieu, leur permet d’exercer un contrôle sur leurs conditions de logement et permet de construire un patrimoine collectif qui bénéficiera également aux générations futures.
Le rapport insiste par ailleurs sur l’importance d’impliquer davantage les municipalités dans le développement du logement social. Le FRAPRU ne s’y oppose évidemment pas, mais à la condition que celles-ci aient l’obligation de réaliser du logement social sur leur territoire. De fait, la tournée a mis en lumière les problèmes rencontrés par les projets de logements sociaux qui doivent faire face à des administrations municipales récalcitrantes.
Comme monsieur Norbert Morin, auteur du rapport, qui conclut que « beaucoup de travail reste à accomplir » afin de répondre aux nombreux besoins, le FRAPRU pense que le gouvernement peut et doit faire plus, surtout qu’il en a largement les moyens financiers. Le regroupement national interpelle maintenant le ministre Coiteux, à qui a été déposé le rapport, afin qu’il donne sans tarder des suites à ces recommandations. L’organisme poursuivra ses pressions afin que le gouvernement québécois améliore la mise en oeuvre du droit au logement et qu’il augmente les sommes accordées annuellement au logement social.
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