Réforme à l’aide sociale:  des personnalités publiques unissent leurs voix pour demander au premier ministre de retirer le projet de loi 70

Des programmes adaptés 2 CMMontréal, le 31 mai 2016 – À l’occasion du Barbecue de la fin du mois, organisé par la Coalition Objectif Dignité, des personnalités publiques, dont Christian Vanasse, Michel Marc Bouchard, Claude Cousineau et Will Prosper, ont interpellé aujourd’hui le premier ministre Couillard. Celui-ci doit ramener à l’ordre son ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale et retirer le controversé projet de loi 70.

Ces personnalités appuient la Coalition qui dénonce l’approche punitive du gouvernement. Plutôt que d’imposer des pénalités financières, le gouvernement devrait miser sur des mesures volontaires, adaptées et accessibles pour permettre aux personnes de sortir de la pauvreté et de la précarité.

Rappelons que le projet de loi 70 viendra pénaliser financièrement plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de personnes assistées sociales qui vivent avec un revenu nettement insuffisant. Pourtant, le premier ministre Couillard avait affirmé, pendant et après les élections de 2014, vouloir protéger les plus vulnérables Claude Cousineau, avocate, demande : « Pourquoi, M. le premier ministre, avez-vous menti aux Québécois et aux Québécoises? Pourquoi avez-vous décidé d’appauvrir les plus pauvres parmi les plus pauvres? »

Décrié par des centaines d’organismes communautaires et dénoncé par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, le projet de loi 70 aura des impacts néfastes sur les personnes, comme une précarisation accrue. Aujourd’hui, les personnes assistées sociales se retrouvent avec un revenu mensuel de 726 $ (en incluant les crédits d’impôt), montant qui couvre à peine la moitié des besoins de base reconnus pour vivre en santé. Diminuer ces prestations parce qu’une personne ne peut se conformer aux exigences du ministère aura forcément des effets dévastateurs. Will Prosper, documentariste, s’inquiète et interpelle le premier ministre : « M. le premier ministre, souhaitez-vous vraiment voir atterrir dans la rue plus de gens qu’il n’y en a déjà? Qu’attendez-vous pour débarrasser le Québec de ce projet de loi indécent? »

Le projet de loi 70 se fonde sur des préjugés négatifs envers les personnes assistées sociales, notamment les plus jeunes d’entre elles, et ne tient aucunement compte de leur vulnérabilité et des obstacles qu’elles rencontrent dans leurs tentatives d’intégration en emploi. Le ministre Blais a répété qu’il faut « sortir le bâton » pour forcer les jeunes à entreprendre des démarches, laissant ainsi entendre que les jeunes sont trop paresseux ou trop irresponsables pour se prendre en main. Or, les études montrent que les jeunes souhaitent entreprendre des démarches, mais qu’ils font face à des obstacles majeurs. En ce sens, Michel Marc Bouchard, dramaturge, interroge le premier ministre : « Pourquoi, M. le premier ministre, laissez-vous François Blais élaborer des lois à partir de préjugés? Et pourquoi le laissez-vous avoir recours à ces mêmes préjugés, qui attisent le mépris à l’égard des personnes assistées sociales, pour arriver à ses fins politiques? »

L’étude du projet de loi 70 entre cette semaine dans sa phase finale, alors que le ministre Blais a évoqué la possibilité d’une adoption sous bâillon. « Qu’attend le premier ministre pour intervenir et pour tenir ses promesses envers les personnes qui se trouvent tout au bas de l’échelle? » demande Serge Petitclerc, porte-parole de la Coalition Objectif Dignité. « Les personnes assistées sociales ont besoin de mesures volontaires et adaptées à leur réalité, pas de mesures punitives et discriminatoires. Monsieur Couillard, faites preuve de leadership! »

La Coalition Objectif Dignité réunit une vingtaine de regroupements nationaux et régionaux s’opposant aux récentes réformes à l’aide sociale. Elle réclame des mesures volontaires et adaptées aux besoins des personnes ainsi qu’un rehaussement de la prestation. Plus de deux cents groupes appuient la Coalition et ses demandes.

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