Analyse plus approfondie sur le rapport sur le marché locatif : Le 1er juillet 2022 sera difficile pour les familles

Montréal, le 18 février 2022 –  « La période des déménagements sera difficile pour les familles en 2022, peut-être davantage que l’an dernier ». C’est l’avertissement qu’a lancé Véronique Laflamme, porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), en ajoutant que « ce sera aussi le cas dans la région métropolitaine de Montréal, même si le taux de logements inoccupés y atteint 3 % ».

Certaines données du Rapport sur le marché locatif, publié ce matin par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), inquiètent particulièrement le FRAPRU, notamment la rareté de logements de 3 chambres à coucher et plus, surtout s’ils sont à loyer moins élevé. Ainsi, dans la région métropolitaine de Montréal, leur taux d’inoccupation est de 2,1 % ce qui représente une baisse de 0,5 % par rapport à l’an dernier. Il n’est toutefois que de 0,2 % pour les logements se louant entre 750 $ et 899 $ et de 0,6 % pour ceux dont le loyer se situe entre 900 $ et 999 $. À l’opposé, le taux de vacance monte à 2,3 % dans les grands logements se louant plus de 1000 $ par mois. La situation est encore pire sur la Rive-Nord de Montréal, le taux de logements inoccupés des logements de 3 chambres à coucher et plus étant carrément de 0,0 %.

Dans la région métropolitaine de Québec, le taux de logements inoccupés des logements de 3 chambres à coucher et plus n’est que de 1,5 %, mais l’offre est encore plus serrée dans certains secteurs comme la Basse-Ville où il n’atteint que 0,3 %, la Rive-Sud où il est de 0,7 % et le secteur Saint-Augustin-Cap-Rouge où il est carrément de 0,0 %. À Gatineau, le taux est de 0,8 %, mais il descend à 0,1 % dans les logements dont le loyer se situe entre 800 $ et 899 $.

Les logements familiaux sont également très rares dans la région de Trois-Rivières, leur taux de logements inoccupés n’étant que de 0,6 %. À Saguenay, il est de 0,9 %.

Dans la ville de Sherbrooke, le taux de logements inoccupés des grands logements familiaux n’est que de 0,5 %. Même si les données ne sont disponibles que pour la région métropolitaine dans son ensemble, ces logements sont plus rares quand le loyer est moins élevé. Le taux de logements inoccupés est en effet de 0,0 % pour les logements se louant moins de 700 $ et de 0,2 % dans ceux dont le loyer varie entre 700 $ et 799 $ par mois.

Plus cher encore pour les logements disponibles à la location

L’autre grande donnée considérée inquiétante par le FRAPRU est la plus grande cherté des loyers dans les logements qui sont en location que dans ceux qui sont présentement occupés. Même l’écart entre les logements inoccupés et occupés est sous-estimé dans le Rapport de la SCHL par rapport aux logements en location sur Kijiji (dont la compilation est faite annuellement par le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec), certaines disparités sont néanmoins remarquables. Ainsi, sur l’Île de Montréal, le loyer moyen est de 905 $ dans les logements occupés, mais il monte à 992 $ dans ceux qui sont inoccupés, ce qui représente une différence de près de 10 %. À Laval, cette différence est de 27 % et sur la Rive-Sud de 16 %. Certains arrondissements de Montréal connaissent aussi des écarts importants dont Rosemont-Petite-Patrie où il est de 24 %, Anjou-Saint-Léonard où il se situe à 9 % et le centre-ville où il atteint 7 %.

À Gatineau, le loyer moyen des logements qui sont en location atteint maintenant 1063 $, ce qui représente une différence de 8 % par rapport aux logements occupés. Dans la région métropolitaine de Québec, où le loyer des logements inoccupés est de 1050 $, l’écart est de 15 %. À Saguenay, il est de 7 %. Dans la région de Sherbrooke, il est de 10 %, mais il grimpe à 21 % dans les logements de trois chambres à coucher et plus.

Véronique Laflamme constate que « les personnes à la recherche d’un logement pour le 1er juillet se buteront à des logements dont les loyers seront hors de la portée de leur budget, surtout dans le cas des ménages à plus faible revenu ». « Comme la situation ne s’améliorera visiblement d’elle-même, il est temps que le gouvernement du Québec agisse en mettant en place des mesures structurantes, notamment en lançant un grand chantier de logements sociaux pour répondre à la diversité des besoins dans son prochain budget », conclut la porte-parole.


Ce communiqué détaillé fait suite à une première réaction.

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Pour plus d’informations

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU :  418 956-3403

www.frapru.qc.ca