Ce sont les logements les moins chers qui sont les plus rares, affirme le FRAPRU

Montréal, le 26 janvier 2023 – Dans les régions métropolitaines du Québec, ce sont les logements à plus bas loyer qui sont les rares. C’est ce qu’affirme le FRAPRU après une analyse détaillée du Rapport sur le logement locatif de la SCHL. « L’offre générale de logements locatifs est déjà très faible, mais c’est encore pire pour les appartements à plus bas loyer qui sont les seuls que les ménages à faible et modeste revenus ont les moyens de payer », s’inquiète Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.

Sur l’île de Montréal, le taux d’inoccupation varie entre 0,9 % et 1,3 % pour toutes les fourchettes de loyer inférieures à 1000 $ par mois. Par contre, il est de 3,8 % pour les loyers supérieurs à cette somme. Le taux général de logements inoccupés y est d’ailleurs passé de 3,7 % à 2,3 % en l’espace d’un an. À la lumière de ces chiffres, Véronique Laflamme estime que la période des déménagements du 1er juillet sera extrêmement difficile à Montréal, où la situation était déjà tendue à l’été 2022.

Dans la région métropolitaine de Québec, où le taux d’inoccupation est de 1,5 %, il est inférieur à 1,0 % pour tous les loyers de moins de 1000 $ par mois, mais est de 3,3 % pour ceux de 1100 $ et plus. « Qui a les moyens de payer de tels loyers », se demande la porte-parole du FRAPRU, en soulignant qu’à la Basse-Ville, où le coût du logement est le moins élevé, le taux de vacance est de 0,7 % et qu’il est carrément de 0 % dans les appartements de trois chambres à coucher et plus.

À Gatineau, les logements les plus rares sont ceux se louant moins de 600 $ et ceux entre 800 $ et 1000 $. Le même phénomène se vit, quoi que de manière moins flagrante, dans les régions métropolitaines de Sherbrooke, Trois-Rivières et Saguenay.

Des sujets d’inquiétude dans la région métropolitaine de Montréal

Même si les données publiées par la SCHL sont incomplètes et ne permettent donc pas d’avoir une idée précise de la situation dans plusieurs arrondissements, certains chiffres sont préoccupants. À Montréal-Nord, par exemple, le taux général de logements inoccupés est de 0,3 %, soit dix fois moins que le taux d’équilibre. La réalité n’est pas plus rose dans Anjou-Saint-Léonard où il est de 0,4 %. C’est dans les logements familiaux de trois chambres à coucher et plus où la pénurie est la plus sévère, avec des taux de 0,1 % dans Montréal-Nord et Anjou-Saint-Léonard, de 0,3 % dans Ahuntsic-Cartierville et de 0,8 % dans les quartiers de l’est de la ville de Montréal comme Pointe-aux-Trembles.

Sur la Rive-Sud de Montréal, le taux de logements inoccupés n’est plus que de 0,8 %. À Châteauguay et les autres villes de la MRC du Roussillon, il a chuté de 1,5 % à 0,2 %.

Appel à l’action gouvernementale

Selon Véronique Laflamme, « il n’est plus possible de nier ou de banaliser la crise du logement vécue par les locataires, ou d’affirmer qu’elle n’est le fait que de régions bien précises ». Elle demande donc au gouvernement Legault de passer sans plus tarder à l’action, en finançant largement la construction de nouveaux logements sociaux et ce, dès son prochain budget. Elle ajoute : « Pendant de nombreuses années, ce sont les logements coopératifs et sans lucratif qui soutenaient l’offre d’appartements, surtout pour les ménages à faible et modeste revenus. Ce n’est pas en continuant de les ignorer que le gouvernement se donnera les moyens de faire face à la situation ».

Ce communiqué fait suite à une première réaction générale

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Pour plus d’informations

Véronique Laflamme :  514 522-1010; 418 956-3403 (cell.)