Semaine d’actions du FRAPRU pour sauver AccèsLogis

miettesMontréal, le 18 janvier 2016 – Des actions seront organisées tout au long de la semaine qui s’amorce pour sauver AccèsLogis, le seul programme qui permet de financer de nouveaux logements sociaux au Québec. Des occupations de bureaux, des manifestations et des actions symboliques ou théâtrales auront lieu à Montréal, Québec, Gatineau, Sherbrooke, Trois-Rivières, Saguenay, Rimouski et en Abitibi-Témiscamingue. Dès ce matin, deux bureaux sont occupés par des membres du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) à Montréal, soit celui de la nouvelle élue de Saint-Henri-Sainte-Anne, Dominique Anglade, au 3269, rue Saint-Jacques, et du député de Lafontaine et ex-président du Parti libéral, Marc Tanguay, au 11977, avenue Alexis-Carrel.

Le FRAPRU craint que le prochain budget du gouvernement Couillard sacrifie le programme AccèsLogis déjà sérieusement malmené dans celui présenté en mars 2015 par le ministre des Finances, Carlos Leitão. Ce dernier avait réduit de moitié le nombre de logements sociaux financés annuellement, le faisant passer de 3000 à 1500. Le FRAPRU rappelle qu’en raison de cette décision, à peine 550 nouveaux logements sociaux pourront être réalisés à Montréal contrairement à 1100, l’an dernier, alors que 25 000 ménages sont sur la liste d’attente de l’Office municipal d’habitation de Montréal et des milliers d’autres sur les listes de coopératives ou d’organismes sans but lucratif en habitation.

Or, les déclarations répétées du ministre des Affaires municipales, Pierre Moreau, et de d’autres membres du gouvernement laissent maintenant entrevoir le pire quant à l’avenir même du programme. Selon le coordonnateur du FRAPRU, François Saillant, « M. Moreau ne rate jamais une occasion d’affirmer qu’AccèsLogis ne fonctionne pas, en prenant pour preuve les milliers de logement qui ont déjà été annoncés et qui tardent à se réaliser ». Il ajoute que « le ministre omet cependant de mentionner que ce sont les décisions mêmes de son gouvernement, dont l’abolition du programme Rénovation Québec, puis celle des subventions additionnelles accordées pour la réalisation des logements sociaux entre 2009 et 2014, qui expliquent en grande partie cet état de fait »

François Saillant réfute aussi l’argument selon lequel il ne serait plus nécessaire de réaliser de nouveaux logements sociaux puisque le Québec est sorti de la pénurie de logements locatifs : « Il est vrai que l’offre générale de logements locatifs s’est améliorée, mais il manque encore cruellement de grands logements familiaux dans plusieurs arrondissements de Montréal, de même qu’en Abitibi-Témiscamingue. Par ailleurs, il n’est pas nécessaire de construire pour réaliser de nouveaux logements sociaux. Il est aussi possible d’acheter des immeubles à logements existants, de les rénover et de les transformer en coopératives d’habitation ou en d’autres formes de logements sans but lucratif, comme ça se faisait avec succès au début d’AccèsLogis ».

Le supplément au loyer marché privé ne peut remplacer AccèsLogis

Le FRAPRU déplore que le gouvernement favorise plutôt le financement de suppléments au loyer permettant la location de logements vacants sur le marché privé de l’habitation. Dans son dernier budget, le gouvernement Couillard a en effet annoncé le financement de 5800 de ces suppléments d’ici 2020. Or, l’organisme estime que cette formule ne peut en rien remplacer le financement de nouveaux logements sociaux, puisqu’elle ne permet ni la construction de logements locatifs là où il en manque, ni l’amélioration de ceux qui existent déjà. Surtout, elle ne représente pas une aide aussi permanente que le logement social, puisque les subventions ne sont assurées que pour une période de cinq ans.

François Saillant conclut en affirmant que « mettre fin à AccèsLogis, c’est se priver d’un programme qui a fait ses preuves et qui permet de répondre à une variété de besoins, que ce soit ceux des personnes et des familles à revenus faibles et modestes, des personnes âgées en perte d’autonomie ou des personnes itinérantes et autres vivant des difficultés particulières à se loger ».

Le FRAPRU revendique que le budget de mars prochain annonce le retour d’AccèsLogis et ce, pour une période de cinq ans, comme le gouvernement l’a fait pour le supplément au loyer. De plus, il demande un accroissement majeur des investissements dans ce programme de manière à financer la réalisation d’un nombre beaucoup plus important de logements et à faire en sorte que les subventions soient suffisantes pour permettre la réalisation de ces logements partout au Québec, y compris dans les endroits où les coûts sont plus élevés.

– 30 –