Un plan gouvernemental en vue du 1er juillet qui doit être accompagné d’actions fortes pour se sortir de la crise

Montréal, le 19 mai 2022 – Même s’il apprécie que la ministre de l’Habitation Andrée Laforest ait annoncé plus tôt que l’an dernier son plan d’action en vue du 1er juillet, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) aurait souhaité qu’il soit accompagné d’annonces à plus long en terme, à commencer par des investissements supplémentaires en logement social, afin d’éviter qu’autant de ménages se retrouvent dans une telle situation de précarité. Il demande par ailleurs au gouvernement de se préparer à bonifier son plan pour la période des déménagements, s’il se montre insuffisant. Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU, constate que les demandes d’aide de ménages à risque de se retrouver sans logis sont déjà en plus grand nombre que l’an dernier : « Il faut s’attendre à ce que la situation soit pire encore, la rareté s’étant étendue à plus grand nombre de milieux et la crise du logement continuant à se complexifier avec la flambée du coût du logement et la multiplication de pratiques spéculatives entraînant l’éviction des locataires  », affirme Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.

Le regroupement remarque que les seules véritables nouveautés du plan d’action sont le versement aux offices d’habitation de sommes leur permettant de mettre directement en place un service d’aide au relogement (SARL), au lieu d’attendre un mandat de leur ville comme c’était le cas par le passé, ainsi qu’une campagne d’information pour faire connaître l’aide disponible.

Le FRAPRU applaudit à ces deux annonces, mais déplore que le plan ne prévoie pas de bonification de l’aide versée aux municipalités présentement à 50 % des coûts, mais plafonnée à 0,80$ par habitant.e de la municiplaité, ce qui peut être un désincitatif pour de petites municipalités. Par exemple, à Montréal et Sherbrooke, qui offrent des services d’aide assez complets, seulement 15 % et 30 % respectivement des dépenses liées aux services d’aide ont été remboursées par Québec l’an dernier. « L’aide au logement c’est d’abord la responsabilité de Québec. Ne pas investir suffisamment dans le logement social a un coût, et ce n’est pas aux municipalités d’en assumer une si forte proportion », commente Véronique Laflamme. Elle ajoute qu’il faudrait éviter que des villes refilent une partie de la facture aux ménages qui sont déjà dans un état de crise, comme Sherbrooke en a malheureusement fait l’annonce, créant un dangereux précédent.

Quant aux suppléments au loyer financés par le gouvernement, conformément aux annonces de son dernier budget, le FRAPRU note que, par les années passées, un grand nombre de locataires ne réussissaient pas à y avoir accès.  Il souligne que l’an dernier, à peine 15 % des 1500 suppléments au loyer d’urgence ont été attribués. Malgré les besoins dans plusieurs régions, des locataires n’ont jamais su qu’une aide était disponible l’année dernière. De plus, le supplément n’est pas adapté à l’actuelle crise du logement, d’abord parce qu’elle ne peut pas faire apparaître des logements qui n’existent pas, comme c’est malheureusement le cas dans plusieurs villes du Québec, mais aussi parce que le prix des loyers disponibles est exorbitant et qu’il serait indécent que le gouvernement subventionne des propriétaires qui contribuent à la crise en laissant vacants des logements hors de prix.

La mise en place de mesures structurantes demandée

Selon le FRAPRU, la mise en place de telles mesures en vue du 1er juillet est une reconnaissance au moins partielle de l’ampleur de la crise du logement vécue par les locataires de tout le Québec et dont les membres du FRAPRU constatent les effets dans les différentes régions. Il faut maintenant que le gouvernement mette en place des mesures structurantes pour éviter que la situation continue de se détériorer et que la période des déménagements crée un nombre toujours grandissant de ménages sans-logis, il fait des mesures structurantes pour se sortir de cette situation de manière durable ». Selon Véronique Laflamme, « pour y arriver, il faut investir massivement dans des logements sociaux, hors marché, les seuls à même de garantir à long terme du logement réellement abordable et de qualité ». Elle demande plus précisément l’ajout immédiat d’investissements supplémentaires dans le programme AccèsLogis pour accroître considérablement le nombre de nouveaux logements et bonifier le niveau de subventions disponibles.

Le FRAPRU réclame également de toute urgence le renforcement des protections contre les évictions frauduleuses qui contribuent à l’augmentation du nombre de ménages locataires en difficulté, ainsi que des actions fortes pour contrer la flambée des loyers.

N’attendez-pas pour appeler à l’aide

Le FRAPRU invite les locataires craignant de ne pas trouver de logement pour le 1er juillet à se manifester et à contacter sans attendre l’office d’habitation de leur municipalité. À Montréal et Longueuil, il faut composer le 311. Le regroupement demande aussi aux locataires qui n’obtiendraient pas d’aide à le contacter au 514 522-1010.

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Pour informations :

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU : 418 956-3403 (cell.)