Un Camp pour le droit au logement qui est encore plus pertinent après le budget Leitão

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Montréal, le 31 mars 2015 – Le Front d’action populaire en réaménagement urbain estime que le Camp à durée indéterminée qu’il organisera à partir du 21 mai, en plein centre-ville de Montréal, est plus pertinent que jamais suite au budget présenté jeudi par le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitão.

François Saillant, coordonnateur du FRAPRU, s’en explique en ces termes : « Le budget Leitão a sabré de moitié le financement de nouveaux logements sociaux, en faisant passer de 3000 à 1500 le nombre de logements financés annuellement avec le programme AccèsLogis, alors que ce nombre était déjà très largement insuffisant. Le financement de 1000 nouveaux suppléments au loyer en 2015-2016 et de 1200 au cours de chacune des quatre années suivantes n’est rien de moins qu’une tentative de privatisation de l’aide au logement qui risque de miner durablement l’avenir du logement social. Or, le supplément au loyer privé n’aura pas du tout les mêmes impacts que la réalisation de nouveaux logements sociaux en matière d’offre de grands logements locatifs pour les familles, d’amélioration des appartements existants ou de revitalisation des milieux de vie».

Le FRAPRU précise que 270 340 ménages locataires ont des besoins impérieux de logement au Québec, ce qui les rend théoriquement admissibles à un logement social subventionné. De ce nombre, 168 205 vivent dans la seule région métropolitaine de Montréal.

L’organisme affirme aussi que le Camp pour le droit au logement arrive à point nommé à l’approche de l’élection générale à Ottawa. « Outre le Nouveau parti démocratique, aucun parti n’a pris d’engagements sur un enjeu aussi crucial pour la survie du logement social que la fin des subventions fédérales aux logements sociaux existants », s’inquiète François Saillant. Il précise que près de 50 000 logements sociaux perdront dès 2015 et 2016 les subventions à long terme qu’elles reçoivent depuis des décennies d’Ottawa, dont des milliers de logements coopératifs et sans but lucratif du Québec. Malgré les mesures provisoires d’aide de 6 millions $ en deux ans annoncées dans le budget Leitão, la fin de ces subventions entraînera des hausses majeures de loyer pour les locataires à faible revenu qui habitent une large partie de ces logements qui, au surcroît, ne seront plus jamais aussi abordables que par le passé pour les ménages qui en ont auront besoin à l’avenir.

La Camp pour le droit au logement s’amorcera, le 21 mai, par une grande manifestation dans les rues de Montréal. Plus d’une centaine de personnes, mal-logées, itinérantes ou militantes, dont des personnes handicapées et des enfants, occuperont un terrain bien en vue du cœur de Montréal. Elles y organiseront des activités de toutes sortes, ouvertes à la population.

Un appel au maire Denis Coderre

Fort de l’appui de 24 personnalités de différents milieux, le FRAPRU a lancé un appel aux autorités montréalaises et en particulier au maire de Montréal, Denis Coderre. « Le maire Coderre a, à plusieurs reprises, déclaré que le logement social et la lutte à l’itinérance étaient des priorités à Montréal. Au moment où cette formule est attaquée de toutes parts, il est essentiel qu’il accepte que le camp planifié par le FRAPRU puisse se dérouler en toute quiétude et soit en mesure de se concentrer sur l’essentiel, soit les pressions sur les gouvernements fédéral et québécois pour qu’ils assument pleinement leurs responsabilités à l’égard du droit au logement », a conclu François Saillant. L’organisme presse les autorités municipalités d’accepter de le rencontrer à court terme pour discuter de ce sujet spécifique.

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