Montréal, le 19 février 2021 – Alors que le gouvernement du Québec finalise son prochain budget, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) partage le sentiment d’urgence exprimé par les maires et mairesse des trois plus grandes villes du Québec qui ont pressé ce matin en conférence de presse le gouvernement québécois d’investir dans le logement social.
Alors que les plus récents Rapports sur le marché locatif de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) confirment que la pénurie de logement locatifs se poursuit et souvent s’aggrave dans toutes les régions métropolitaines du Québec, le FRAPRU souligne le large consensus en faveur d’investissements significatifs dans le logement social. Le regroupement espère ces demandes convaincront le ministre des Finances, Éric Girard, à en faire une priorité budgétaire. Selon le regroupement, pour éviter que la situation ne se détériore, le gouvernement Legault n’a d’autre choix que de présenter un grand chantier de logements sociaux. Ce grand chantier s’inscrirait parfaitement dans un plan visant une relance juste, verte et inclusive selon le regroupement.
L’organisme souligne qu’avant même la pandémie et les hausses importante de loyer des dernières années, 195 000 ménages locataires consacraient lors du dernier recensement plus de 50% de leurs revenus pour se loger, au détriment de leurs autres besoins essentiels et 38 000 étaient en attente pour un logement public subventionné. « Ce sont autant de gens qui désespèrent d’attendre des mois, voire des années pour enfin accéder à un logement digne. Les logements neufs construits par le marché privé sont beaucoup trop dispendieux pour ces ménages », insiste la porte-parole, mentionnant au passage que dans les circonstances actuelles des personnes en situation de précarité basculent dans l’itinérance.
Un consensus rarement vu en faveur d’investissements ambitieux dans le logement social
« D’autres voix se sont aussi élevées ces derniers mois pour demander des solutions permanentes, pour les personnes en situation d’itinérance ou à risque de le devenir. », rappelle Véronique Laflamme. À l’initiative de l’Association des groupes de ressources technique du Québec, 237 municipalités ont adopté des résolutions confirmant les besoins et demandant de tels investissements dans leurs milieux. Au printemps dernier, 25 organisations sociales nationales ont également joint leur voix au FRAPRU pour demander que le logement social soit une des priorités du plan de relance et 37 organisations de divers milieux, notamment environnementaux et économiques, ont adressé une lettre au premier ministre sur le même sujet.
Sans financement de nouvelles unités dans le programme AccèsLogis, plusieurs municipalités, dont Montréal, Gatineau et Québec, devront faire attendre des projets pourtant indispensables pour répondre aux besoins les plus urgents. La Ville de Montréal pourra difficilement réaliser les 6000 logements sociaux annoncés par l’administration Plante et la ville de Québec ne pourra pas créer les 2600 logements sociaux et abordables, en 5 ans, tel que prévu dans sa nouvelle Politique d’habitation.
« Le gouvernement a le devoir d’éviter qu’encore plus de personnes soient mal-logées, exclues de leurs milieux de vie, ou se retrouvent à la rue. Malheureusement, depuis des années, on fait trop peu en ce sens et les conséquences s’avèrent dévastatrices, depuis le déclenchement de la pandémie et la pénurie de logements. Il faut y remédier », dénonce Véronique Laflamme.
Trois demandes en vue du budget
Pour répondre aux besoins urgents, le FRAPRU revendique que le prochain budget Girard prévoit une programmation pluriannuelle de 5 ans, pour financer 50 000 nouveaux logements sociaux.
L’organisme de défense du droit au logement rappelle par ailleurs que depuis son élection, le gouvernement de la Coalition avenir Québec n’a réalisé que 17 % des 15°000 logements sociaux déjà programmés dans AccèsLogis. Il demande que toutes les sommes manquantes soient enfin budgétées pour que les 12 500 logements restants soient enfin livrés aux ménages qui les attendent depuis parfois 10 ans.
Le FRAPRU appuie également la demande du milieu communautaire en itinérance et des autres regroupements en habitation, d’un rehaussement de 30 millions $ pour le financement du soutien communautaire en logement social, dont 12 millions $ pour Montréal.
Pour lire le mémoire déposé par le FRAPRU dans le cadre des consultations pré-budgétaires : /memoire-prebudgetaire-2021-2022-du-frapru/
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Pour plus d’informations ou une demande d’entrevue :
Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU : 418 956-3403 (cell.)