La Stratégie canadienne sur le logement ne doit pas être un écran de fumée!

Ottawa, le 12 octobre 2017 – Quelques centaines de personnes en provenance de plusieurs régions du Québec, ainsi que de l’Ontario, ont manifesté cet après-midi sur la colline parlementaire, à Ottawa. La manifestation était organisée par le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et a reçu l’appui de la Coalition Ontarienne contre la pauvreté (OCAP). À quelques semaines du dépôt de la première Stratégie canadienne sur le logement, ils demandent au gouvernement Trudeau d’y prioriser le logement social afin de s’attaquer sérieusement à la crise vécue par des milliers de personnes à travers le pays.

Le FRAPRU et l’OCAP craignent que la Stratégie libérale ne comprenne pas d’autres engagements que ceux annoncés dans le dernier budget Morneau, malgré les demandes faites partout, lors des consultations menées l’an dernier par le ministre responsable, Jean-Yves Duclos. « Pour le moment, les 11,2 milliards $ prévus pour la Stratégie canadienne sur le logement ne sont pas à la hauteur des besoins; ils sont planifiés sur une période beaucoup trop longue et ne priorisent pas les ménages à faible revenu », explique Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU. « Pour être pris au sérieux, les Libéraux de Trudeau doivent absolument dépenser les 11,2 milliards $ au cours des deux prochaines années, avant les prochaines élections. Cet argent doit servir à réparer et construire des logements sociaux, à restaurer et maintenir les subventions fédérales et à s’attaquer à la crise de l’itinérance », ajoute Yogi Acharya, porte-parole de l’OCAP.

Selon le gouvernement, 989 385 ménages locataires au Canada ont des besoins impérieux de logement, vivent dans un logement trop petit, insalubre ou trop cher. Le FRAPRU craint que quelque 365 000 autres, vivant dans un des logements sociaux construits avant 1994, ne viennent grossir les rangs lorsqu’ils perdront leurs subventions fédérales, alors que plusieurs immeubles ont par ailleurs besoin de rénovations majeures. Le regroupement trouve scandaleux que le gouvernement Trudeau ignore les drames quotidiens vécus par toutes ces personnes.

Selon le FRAPRU, le retrait fédéral du secteur du logement social est une des principales causes de la crise actuelle du logement abordable constatée à travers le pays. « Près de 25 ans sans investissements significatifs dans le logement social ont fait des dommages importants et Ottawa doit donner un grand coup pour y remédier », indique Véronique Laflamme. 

Le FRAPRU revendique également que le gouvernement canadien reconnaisse formellement le droit au logement, pour faciliter l’exercice, par les mal-logés, des recours en cas de dénis. « Sur le marché privé, nombre de ménages pauvres vivent dans des conditions d’insalubrité insensées et subissent des hausses abusives de loyer. Le fédéral ne peut les abandonner ainsi à eux-mêmes », plaide madame Laflamme.

Comme aide-mémoire, les manifestantes et les manifestants ont laissé des portraits géants de personnes mal-logées devant les bureaux du ministre des Finances et du Premier ministre. Ceux-ci reprennent des témoignages livrés lors de la Tournée pour le droit au logement que le FRAPRU a mené cet automne, au Québec.

Le regroupement promet par ailleurs de réagir dès la sortie de la Stratégie canadienne sur le logement, prévue le 22 novembre, Journée canadienne du logement. Des actions seront entre autres organisées dans plusieurs régions du Canada lors de cette journée, à l’appel du FRAPRU, de l’OCAP et du Carnegie Community Action Project (CCAP) de Vancouver.

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Pour informations ou demandes d’entrevues :

Véronique Laflamme, FRAPRU : 418 956-3403 (cell.)