1er juillet – Un plan d’action qui illustre l’urgence d’agir pour contrer la crise du logement

Montréal, le 11 juin 2021 – À 3 semaines du 1er juillet, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) est soulagé que la ministre de l’Habitation Andrée Laforest ait enfin annoncé ce matin son plan d’action en vue du 1er juillet, ce qu’il réclamait depuis plusieurs semaines. Même s’il accueille positivement les améliorations aux programme québécois d’aide d’urgence, le regroupement pour le droit au logement déplore qu’il arrive tardivement et espère que les mesures annoncées pourront être mises en œuvre rapidement et se rendre aux locataires ayant actuellement de la difficulté à se reloger dans différentes villes du Québec. « Pour un plan d’action musclé contre la crise du logement, il faut mettre en place des mesures structurantes, ce qui fait toujours défaut, et il faut le financement immédiat d’un nombre supplémentaire de logements sociaux », réagit la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme.

Le plan d’action inclut une augmentation du nombre de suppléments au loyer d’urgence et des « assouplissements significatifs » pour y avoir accès. Le FRAPRU demandait que les modalités d’attribution soient revues et accueille positivement cette annonce. Il espère que les assouplissements promis permettent à un plus grand nombre de locataires qui en étaient exclus de bénéficier de ce programme. Il souligne que l’an dernier, à peine 14 % des 1800 suppléments au loyer d’urgence ont été attribués. Malgré les besoins dans plusieurs régions, des locataires n’ont jamais su qu’une aide était disponible l’année dernière. Le plan d’action de cette année prévoit aussi une bonification de l’aide offerte aux municipalités. Le FRAPRU salue la décision de donner accès au programme à toutes les municipalités peu importe le taux d’inoccupation. Il est également satisfait qu’un remboursement plus généreux des dépenses encourues pour l’hébergement temporaire et l’aide au relogement soit prévu. Cependant, le regroupement déplore les courts délais pour que l’aide puisse s’organiser là où elle n’est pas encore en place.

Le FRAPRU se réjouit de voir que la priorisation des demandes faites par les femmes victimes de violence conjugale pourrait se faire, sans égards aux conditions de résidence et de citoyenneté. Par contre, il demande que cet accès aux suppléments au loyer d’urgence soit étendu à tous les locataires à statut migratoire précaire. Par ailleurs, il se réjouit également que le plan d’action prévoit des suppléments au loyer d’urgence pour les personnes vivant déjà dans une situation d’itinérance, même s’il note que le nombre de 400 unités est faible au regard du nombre de personnes vivant dans cette situation. Il espère surtout que cette aide aboutisse rapidement à ces personnes et attend des précisions sur la façon dont l’aide sera rendue accessible partout au Québec.

La mise en place de mesures structurantes demandée

Selon le FRAPRU, la mise en place de telles mesures en vue du 1er juillet est une reconnaissance de l’ampleur de la crise du logement vécue actuellement par les locataires et dont les membres du FRAPRU constatent les effets dans les différentes régions. Dans plusieurs villes où un service d’aide est en place, le nombre de demandes d’aide a augmenté par rapport à l’an passé, année il était déjà beaucoup plus important que les années précédentes. « Il y a un angle mort important dans ce plan d’action en vue du 1er juillet : c’est l’absence de mesures structurantes pour se sortir de cette situation de manière durable, soit en investissant dans des logements sociaux, hors marché, les seuls à même de protéger les ménages à faible et modeste revenu des augmentations exorbitantes de loyer et des pratiques abusives de certains propriétaires. », affirme Véronique Laflamme.

Le FRAPRU demande l’ajout immédiat d’investissements supplémentaires afin d’augmenter le nombre insuffisant de 500 nouveaux logements sociaux prévus dans le dernier budget québécois pour tout le Québec. Alors que de nombreux ménages victimes d’évictions frauduleuses et de reprises de possession sont du nombre des ménages actuellement en difficulté, le FRAPRU demande le renforcement des protections contre les évictions. Enfin, afin de protéger le parc de logements locatifs encore abordables qui s’amenuise, il demande un registre public des loyers et un contrôle obligatoire des loyers.

N’attendez-pas pour appeler à l’aide

Le FRAPRU invite les locataires craignant de ne pas trouver de logement pour le 1er juillet à se manifester et à contacter sans attendre leur office d’habitation ou la Société d’habitation du Québec (au 1 800 463-4315). À Montréal et Longueuil, il faut composer le 311. Le regroupement demande aussi aux locataires qui n’obtiendraient pas d’aide à le contacter au 514 522-1010 ou à contacter le comité logement de leur territoire. Pour plus d’informations: /pasdelogement/

Pour consulter les détails du programme d’aide mis à jour: http://www.habitation.gouv.qc.ca/programme/programme/programme_de_supplement_au_loyer_durgence_et_de_subvention_aux_municipalites.html

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Pour informations :

Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU : 418 956-3403 (cell.)